1. David Fathi, une petite présentation ?
David Fathi, 26 ans, j’habite à Paris et je fais de la photo en amateur depuis un peu plus de 5 ans.
2. Quand as-tu commencé la photo et pourquoi ?
J’ai toujours cherché un moyen de m’exprimer artistiquement. J’ai bouffé du cinéma, de la musique, de la peinture, de la littérature, etc. Mais ça ne restait que passif.
Il y a un peu plus de 5 ans, encouragé par ma copine de l’époque, je me suis mis à la photographie. Je n’y connaissais rien, mais j’ai tout de suite trouvé l’immédiateté qu’il me fallait pour m’accrocher.
L’éditeur Robert Delpire disait : « La photographie, c’est facile. C’est ça qui est difficile ». Et c’est entièrement vrai, il suffit de 5 min pour comprendre comment faire une jolie photo, mais il faut tout une vie pour faire une bonne photo.
Le mélange d’immédiateté et de persévérance fût finalement l’idéal pour moi.
3. Qu’est-ce que la photographie de rue pour toi ?
La photo de rue à la base c’était pour montrer ce que je voyais, et comment je le percevais. C’était un bon prétexte pour voyager et essayer de parler de l’homme et de son environnement.
Mais je bifurque petit à petit vers une approche moins dogmatique de la photo de rue. Je n’en suis pas encore là, mais j’espère arriver à mélanger les genres. Photo de rue, portraits posés, natures mortes, etc… peu importe. Pour ne plus parler de ce que j’ai vu, mais de ce que j’ai ressenti. La photo de rue m’intéresse de moins en moins comme genre à part entière, mais me parait être un outil important pour aborder la vie, la frénésie, le bordel, l’absurde, …
Les photographes qu’ont dit « de rue » que j’admire le plus sont ceux qui transforment le quotidien par la force de leur oeil, et y plaquent leurs propres obsessions.
- A travers l’objectif de Saul Leiter la ville de New York ralentit et devient un écrin cotonneux.
- Matt Stuart transforme Londres en un grand théâtre à ciel ouvert où les évènements du quotidien deviennent surréalistes.
- Michael Ackerman fait vaciller les repères du spectateur et le plonge dans une ville devenue noire et paranoïaque.
Ce n’est finalement plus de la photo de rue, c’est un autoportrait, et c’est ce qui est passionnant pour moi.