ESchon Photo de rue

La photographie de rue à porté d'oeil

10 questions à : David Fathi

29/08/2012 by eschon

1. David Fathi, une petite présentation ?

David Fathi, 26 ans, j’habite à Paris et je fais de la photo en amateur depuis un peu plus de 5 ans.

2. Quand as-tu commencé la photo et pourquoi ?

J’ai toujours cherché un moyen de m’exprimer artistiquement. J’ai bouffé du cinéma, de la musique, de la peinture, de la littérature, etc. Mais ça ne restait que passif.

Il y a un peu plus de 5 ans, encouragé par ma copine de l’époque, je me suis mis à la photographie. Je n’y connaissais rien, mais j’ai tout de suite trouvé l’immédiateté qu’il me fallait pour m’accrocher.

L’éditeur Robert Delpire disait : « La photographie, c’est facile. C’est ça qui est difficile ». Et c’est entièrement vrai, il suffit de 5 min pour comprendre comment faire une jolie photo, mais il faut tout une vie pour faire une bonne photo.

Le mélange d’immédiateté et de persévérance fût finalement l’idéal pour moi.

3. Qu’est-ce que la photographie de rue pour toi ?

La photo de rue à la base c’était pour montrer ce que je voyais, et comment je le percevais. C’était un bon prétexte pour voyager et essayer de parler de l’homme et de son environnement.

Mais je bifurque petit à petit vers une approche moins dogmatique de la photo de rue. Je n’en suis pas encore là, mais j’espère arriver à mélanger les genres. Photo de rue, portraits posés, natures mortes, etc… peu importe. Pour ne plus parler de ce que j’ai vu, mais de ce que j’ai ressenti. La photo de rue m’intéresse de moins en moins comme genre à part entière, mais me parait être un outil important pour aborder la vie, la frénésie, le bordel, l’absurde, …

Les photographes qu’ont dit « de rue » que j’admire le plus sont ceux qui transforment le quotidien par la force de leur oeil, et y plaquent leurs propres obsessions.

  • A travers l’objectif de Saul Leiter la ville de New York ralentit et devient un écrin cotonneux.
  • Matt Stuart transforme Londres en un grand théâtre à ciel ouvert où les évènements du quotidien deviennent surréalistes.
  • Michael Ackerman fait vaciller les repères du spectateur et le plonge dans une ville devenue noire et paranoïaque.

Ce n’est finalement plus de la photo de rue, c’est un autoportrait, et c’est ce qui est passionnant pour moi.

Photo de rue de (c) David Fathi

Photograph : David Fathi

4. As-tu un style ou un thème favoris ?

J’aime beaucoup de styles de photo différents, et pas seulement de la photo de rue. Je développe aussi parallèlement à la photo de rue, une pratique du portrait mis en scène. J’aimerais qu’un jour les deux se mélangent.

Je ne suis pas du tout quelqu’un de sombre dans la vie quotidienne, mais en arts généralement j’aime la noirceur, contrairement à d’autres je trouve qu’il y a beaucoup de vie là-dedans. J’aime aussi l’absurde et le surréaliste. Une photo que je ne comprends pas m’intrigue bien plus qu’une scène bien définie.

5. Quand prends-tu tes photos ?

Dès que j’ai le temps. Pas assez à mon goût, donc j’essaye de toujours avoir un appareil sur moi. Au cas où.
En ce moment, principalement la nuit tombée, quand je sors boire des verres en ville.

6. Couleur ou N&B ?

90% de N&B.
Même si une photo couleur est plus « proche » de la réalité, le surplus d’information par rapport au noir et blanc doit être pris en compte. Le N&B va directement à l’essentiel, et simplifie la lecture et le sens. J’aimerais un jour faire de la couleur, mais pour le moment je n’ai pas encore trouvé le ton juste pour le justifier.

Photo de rue de (c) David Fathi

Photograph : David Fathi

7. Internet pour toi ?

Oui, beaucoup, trop sans doute. Je suis irrémédiablement geek et je passe beaucoup de temps sur internet. Généralement pour découvrir de nouvelles choses. Je suis boulimique d’images, et je veux toujours en voir plus, découvrir de nouvelles choses.

Par contre je ne suis pas super à l’aise avec les réseaux sociaux. Arriver à gérer parallèlement Facebook, Tumblr, 500px, Twitter, Flickr, etc c’est juste impossible, même si j’essaye. J’utilise donc principalement internet pour consommer, mon lecteur de flux RSS est ma mine d’or pour trouver l’inspiration.

8. Quand tu pars photographier as-tu un but ou pas du tout ?

Généralement aucun.

9. Qu’as-tu dans ton sac ?

Rien. Pas de sac.
Les web designers disent qu’on perd en audience à chaque clic supplémentaire qu’il faut faire avant d’avoir l’info cherchée. Il faut aller à l’essentiel et éviter au maximum les étapes inutiles. Donc je fais pareil en photo, je prends mon appareil en bandoulière, et une ou deux batteries de rechange dans le poche, et c’est tout.
Avoir son appareil dans son sac, c’est une étape de plus à faire avant de pouvoir prendre une photo, et mon côté procrastinateur prendrait le dessus et je raterai la photo.

Photo de rue de (c) David Fathi

Photograph : David Fathi

10. Aurais-tu 3 conseils à donner pour débuter la photographie de rue ?

1. Faire des photos : Surtout quand on n’a pas d’idées ou d’inspiration. Prendre son appareil, et tenter, même si ça foire, ça forme. De toute façon la photo c’est 99.99% d’échec.

2. Regarder des photos : Rien de mieux pour s’améliorer que de développer son oeil. Il y a des millions de photographes qui sont passés avant nous, qui ont défriché, crée, réinventé. Ne pas se familiariser avec eux c’est du suicide. Regarder d’autres photographes que ceux estampillés photo de rue, lire des livres, voir des films, écouter de la musique. L’inspiration peut venir de dix mille sources différentes.

3. Éliminer beaucoup : Il faut être très dur avec ses photos et éliminer beaucoup. Non pas supprimer du disque dur, garder une trace de sa poubelle c’est important, mais juste éliminer toutes les photos superflues, redondantes, etc. Parfois il faut savoir jeter sa photo préférée pour arriver à faire marcher une série de photos. Je pense qu’un photographe à réussi le jour où il arrive à faire le deuil de ses photos préférées pour ne garder que celles qui ont réellement un sens par rapport à sa démarche. Personnellement je n’en suis pas encore à ce stade, et sur mon site actuellement je devrais déjà en jeter la moitié !

 

Merci à David Fathi d’avoir bien voulu répondre à ce questionnaire.

 

David Fathi sur internet :

  • Site Internet
  • Facebook

 

(si vous souhaitez lire les réponses d’un photographe de rue en particulier n’hésitez pas à le dire)

Filed Under: 10 questions

Comments

  1. vincenzo says

    31/08/2012 at 20 h 39 min

    Bonjour

    j’adore cette philosophie d ela photo.
    Beau regard, belle humilité et beaucoup de plaisirs.

    mille mercis

    Amicalement Votre Vincenzo

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